Mes couilles
J'ai trop traîné mes couilles en des couches honteuses,
Mes couilles j'ai traînées en des lits frelatés,
Mes couilles ont arpenté des chattes ténébreuses
Où ma langue déjà les avait précédées.
Mes couilles sont parties pour de lointains voyages,
Vers de noirs marécages aux rivages frisés.
Elles sont parties mes couilles chez des dames sauvages
Qui me les caressaient pour mieux me les vider.
Mes couilles ont visité des donzelles novices
Qui pratiquaient le vice avec autorité ;
Elles y ont débusqué d'affables chaudes-pisses
Qui riaient d'Hippocrate et des sulfamidés.
Elles ont connu mes couilles de très graves alarmes
Parmi des gens bizarres qui me les ont brisées,
Et si mon Dieu le foutre ressemblait à des larmes,
Grands seraient les chagrins dont elles auraient pleuré.
Frédéric Dard (San-Antonio), in memoriam